Registres manuscrits, correspondances, imprimés relatant les tribulations de Théodore Ber en France, au Pérou et en Bolivie.

Né en 1820 à Figeac, petit fils de boulangers, fils de tailleur, apprenti tailleur, il effectue un Tour de France puis mène une vie de bohème entre Suisse, Italie, Autriche et Allemagne avant de se fixer à Paris dans une maison de confection. Journaliste à La Fraternité et à L'Humanitaire, émeutier lors du soulèvement populaire de 1841, il est incarcéré à la prison de La Force. Il participe à la Révolution de février 1848 qui entraine la chute de Louis Philippe et devient secrétaire du commissaire du Gouvernement dans l'Aveyron Galtier-Boissières. De retour dans la capitale, il devient gérant d'un magasin de la confection mais trompé par son propriétaire, il décide de quitter la France. Il s'installe alors à Valparaiso, Chili, le 14 avril 1860 où il travaille dans le négoce puis à Lima, Pérou, en 1863. Après l'échec de sa nouvelle boutique de vêtements et d'une association dans une distillerie de Trujillo, il rejoint Lima et devient surveillant, maître d'école, précepteur, chansonnier, pompier volontaire. Rédacteur au journal francophone péruvien « L'Union nationale ». La Révolution de 1870 le décide à rejoindre Paris. Emeutier et secrétaire particulier de Charles Delescluze durant la Commune, sympathisant franc-maçon il quitte Paris à l'arrivée des troupes versaillaises et embarque pour Lima. Entaché de son passé communard, ne pouvant plus enseigner, il fonde un cercle d'éducation pour les ouvriers français, s'adonne aux fouilles archéologiques dont il adresse les découvertes à l'anthropologue Paul Broca et fonde le journal francophone péruvien « l'Etoile du Sud » en 1874. Chargé de missions archéologiques et anthropologiques auprès du service des missions scientifiques et littéraires du ministère de l'Instruction Publique, il poursuit ses fouilles à Ancon et Pachacamac jusqu'à l'arrivé de son concurrent Charles Wiener qui fait resurgir auprès du ministère son passé communard. En 1876, Ber monte avec l'aide du mécénat d'Henry Meiggs, riche industriel des chemins de fer, une expédition sur le site pré inca de Tiahuanaco en Bolivie. Revenu en France en 1878 pour l'exposition Universelle, désabusé par les institutions, il retourne à Lima. Entre 1879 et 1885, retiré dans de la colonie de la Merced situé dans le piémont amazonien des Andes, il devient administrateur, instituteur, accoucheur, botaniste, géographe. Il retourne ensuite à Lima. En 1890, il rencontre Sadi Carnot à Paris. Nommé officier d'académie en 1891, il fait un dernier séjour en France en 1893 puis s'éteint dans la Maison de Santé de Lima en 1900.

Chronologie

6 mars 1820 : naissance à Figeac (Lot)

1829 : fait son entré au collège où il reste 4 ans

1831 : il fait sa première communion à Figeac

1833 : arrivée à Decazeville (Aveyron)

1834 : formation au métier de tailleur

1838 : tour de Bretagne

1840 : arrivée à Paris

1841 : intègre le journal communiste « L'Humanitaire »

Septembre 1841 : emprisonnement à La Force pour « cris séditieux et délit politique »

1842 : tour d'Europe (Suisse, Italie du Nord, Autriche, Allemagne)

1844 : intègre le journal « La Fraternité » comme gérant puis membre du comité de rédaction

21 septembre 1847 : mariage à Paris avec Emelie Fontan

29 juin 1848 : naissance à Paris de Blanche Ber sa fille

1848 : révolutionaire à Paris

1856-1859 : gérant d'une maison de négoce de confection à Paris

Mars 1860 : départ pour le Chili, installation à Valparaiso ouverture boutique de nouveautés

1863 : installation au Pérou - ouverture boutique de nouveautés à Lima

1864 :surveillant puis professeur de collège et précepteur dans des familles aisées de Lima

1866 : conflit entre l'Espagne et le Pérou, il s'engage dans la compagnie des pompiers français de Lima nouvellement fondée.

1868 : Ber témoin d'une importante épidémie de fièvre jaune et du tremblement de terre d'Arequipa. Il publie ses premiers articles dans le journal El Nacional

1870 : retour en France guerre Franco-prussienne (arrivé en octobre, mention qu'il y reste 15 mois)

1871 : participation à la Commune de Paris - secrétaire particulier de Charles Delescluzes – rédaction du « Complot découvert »

1872 : retour au Pérou, premières fouilles archéologiques autour de Lima, fonde à Lima le « Cercle français », une école professionnelle pour les ouvriers.

1874 : fondateur et rédacteur en chef du journal francophone péruvien L'Etoile du Sud

1875 : chargé d'une mission archéologique service des missions Ministère Instruction Publique, deux autres suivront en 1879 et 1890 ; devient membre de la Société d'Anthropologie de Paris – publication dans la Revue d'anthropologie de Paris du résultat de ses fouilles à Ançon

1876 : départ pour le site archéologique de Tiahuanaco - Bolivie- missionne le photographe G. Von Grumbkow pour le suivre. Peu avant son départ, il accueille à son arrivée à Lima Charles Wiener, également chargé d'une mission archéologique

1877 : rédacteur dans divers journaux francophones et espagnols péruviens dont l'Echo du Pérou, La Opinion Nacional, El Correo del Peru puis départ de décembre à février 1878 dans une hacienda de la colonie de Chanchamayo dans le piémont amazonien où il devient comptable

1878 : retour à Lima puis en France pour présenter ses collections à l'Exposition Universelle – devient membre de la Société Américaine de France

1879 : retour au Pérou, fouilles archéologiques près de Lima puis installation dans la colonie de Chanchamayo

1886 retour à Lima, rédacteur dans plusieurs journaux francophones et espagnols péruviens dont L'Echo du Pérou, L'Union Nationale, El National

1890 : retour en France participation au congrès international des américanistes à Paris

1891 : retour au Pérou, nommé officier d'académie par le gouvernement français

1893 : retour en France où il pense finir ses jours dans sa famille à Paris (il précise avoir fait 5 voyages au total) remise au ministère de l'Instruction Publique de l'album de photographies des régions amazoniennes du Pérou réalisé par Jean (dit Charles) Kroehle né à Strasbourg en 1862, décédé à la Maison de Santé de Lima en 1900.

1894 : retour au Pérou

21 novembre 1900 : décès à Lima

Les trois dernières cotes du fonds conservé par les Archives municipales de Figeac n'ont pas fait l'objet d'un dépôt numérique. Pour les consulter, il est nécessaire de s'adresser à leurs services.

Don des images numériques du fonds par la ville de Figeac (Lot)

Le fonds Théodore Ber est conservé à Figeac (Lot) sous la cote 1 Z.

Les diverses pièces constituant ce fonds étaient dispersées dans les greniers de la mairie de Figeac (Lot) 5 et 8 rue Colomb. Elles ont été rassemblées au grès des classements entre 2001 et 2007. Les conditions de ce versement d'archives privées ne sont pas connues. On peut toutefois noter le souhait de l'auteur de donner ses mémoires à sa ville natale en 1892.

Les volumes 1Z7 et 1Z13 ont été remis aux archives municipales le 12 avril 2012 par Mme Marguerite Noël, enseignante en retraite. Son défunt mari, Aimé Noël, journaliste, fondateur du journal La Vie Quercinoise à sauvé ces documents de la destruction lors de travaux de réfection des charpentes de l'hôtel de Ville de Figeac dont les greniers contenaient alors, vers 1960, de nombreuses archives. En 1984, il publiait "Figeac d'hier et d'aujourd'hui", opuscule historique sur la Ville et ses édiles dans lequel en quelques lignes il évoquait Théodore Ber, son passage par la Commune, sa participation au secrétariat de Charles Delescluze et son départ au Pérou. Il s'agit là du seul ouvrage faisant directement référence à ses mémoires manuscrites.

Reproduction sous condition, se rapprocher des Archives municipales de Figeac (Lot)

Pascal Riviale, Un siècle d'archéologie française au Pérou (1821-1914), Paris, L'Harmattan, 1996, 425p. ;

Pascal Riviale, Christophe Galinon, Une vie dans les Andes, Le Journal de Théodore Ber (1864-1896), Ginkgo, 2014, 490 p. ;

Catalogue d'exposition 40 ans dans les Andes L'itinéraire oublié de Théodore Ber (1820-1900), collectif, édition Ville de Figeac, 2014, 120 p. ;

Jean-Michel Paris, L'Humanitaire (1841) Naissance d'une presse anarchiste ?, L'Harmattan, 2014, 241 p. ;

Archives du Grand Orient (Bibl. Nat.), cote 1632. Vol. II, Manifestation du 29 avril 1871 ;

André Combes, Commune de Paris (mars-mai 1871). La Franc-Maçonnerie déchirée, Paris, Dervy, 2014, p. 124, 152, 215.