Si le phare de Cordouan, le plus vieux de France, a connu, au cours des siècles, comme tous les autres phares, des mutations techniques et a même parfois servi de lieu d’expérimentation aux innovations technologiques, c’est surtout dans l’histoire de l’architecture qu’il occupe une place à part.
Fait unique depuis l’Antiquité, il n’est pas seulement un ouvrage d’art utilitaire, mais aussi un monument, ce qui établit sa filiation directe avec le phare d’Alexandrie.
Conçu comme un monument par Louis de Foix, lequel a persuadé le roi Henri IV de construire « un merveilleux édifice » symbole de la royauté, ce phare providentiel doit conduire les Français et les assurer « contre la rage future et les furieux abois des tempestes et orages nonpareils… ».
Au cours des quatre siècles suivants, les restaurations et modifications, rendues nécessaires par l’état de dégradation du phare et l’évolution des techniques d’éclairage, ont grandement modifié son aspect initial. Cependant, l’essentiel du chef-d’œuvre de Louis de Foix a été respecté.