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Portulan de la côte occidentale d'Afrique et d'Europe (vers 1485). AD Gironde, 2 Fi 1582-2

Portulan de Pedro Reinel, vers 1485. (jpg - 92 Ko)

Portulan de Pedro Reinel, vers 1485.

Les portulans sont des cartes à l’usage des navigateurs qui décrivent les côtes et les ports de mer. Leur nom vient de l’italien portolan. Les plus anciens exemplaires connus datent de la fin du XIIIe siècle. Ils sont l’œuvre de Génois et de Vénitiens, grands marins au Moyen Âge. Ils concernent principalement le monde méditerranéen.

Ce sont les Portugais et les Espagnols, animés par le désir d’atteindre le pays des épices et de concurrencer le trafic continental africain, qui, à partir du milieu du siècle suivant, poussent leurs marins sur les côtes d’Afrique et ouvrent des voies maritimes vers des destinations inconnues.

Le portulan des Archives de la Gironde a été dressé par Pedro Reinel, dessiné à la plume sur du vélin. Il mesure 95 X 71 centimètres. Pedro Reinel (né vers 1450 – mort vers 1542), est le premier cartographe portugais dont  le nom soit connu. Son fils, Jorge Reinel (1502 – 1572), fort des enseignements de son père s’adonne également à cet art. Tous deux oeuvrent pour les couronnes d’Espagne et du Portugal qui se disputent leurs services.

Ce portulan est contemporain de la découverte des côtes de l’Afrique. Il ne comporte pas de date mais deux indices concourent à le situer autour de 1485 : l’étendard du Prophète qui flotte toujours sur la ville de Malaga, reprise aux musulmans par les Rois Catholiques en 1487, et la notation de l’embouchure du fleuve Congo (Rio de Padrom), explorée par Diego Cam en 1483. Quand la nouvelle de cette découverte arriva à Lisbonne en avril 1484, le portulan était vraisemblablement presque achevé. Les dimensions du parchemin n’étant plus adéquates, l’auteur dessina la portion sud-ouest du liseré côtier sur le continent lui-même.

Les noms des ports considérés comme les plus importants sont marqués en rouge. Les coordonnées géographiques (parallèles et méridiens) ne sont pas notées. C’est un réseau de lignes appelé marteloire issu des roses des vents rouges et bleues qui recouvre la surface entière de l’image. Ces lignes (les rhumb) indiquent aux marins les angles de route qu’ils devaient suivre pour conserver leur cap.

Précieux outils de navigation accompagnant d’intrépides marins de cap en cap à distance raisonnable des côtes et de leurs récifs, les portulans mêlent observations réelles et terres imaginaires. Ainsi la présence de l’île fabuleuse de « Brasil ». « Elle n’avait d’autre consistance – nous dit Jacques Bernard -  que les épaves de bois exotiques qu’on lui attribuait, mais elle scintille de tous ses feux, très loin au large de l’Irlande, sur le portulan de Pedro Reinel ».

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