Notez bien ! Les Archives départementales (salle de lecture et exposition comprises) seront fermées au public toute la journée du 1er avril. Le 3 avril, la salle de lecture sera fermée toute la journée tandis que l'exposition sera fermée uniquement le matin et réouvrira à 14h00.

Découvrez ici notre exposition « Villes en Gironde au Moyen Âge » et les manifestations associées !

Le monument aux morts de ma commune - niveau primaire

Le sujet d'étude proposé est à la fois un prolongement et un approfondissement du travail qui doit être fait auparavant sur la Première Guerre mondiale. La cérémonie du 11 novembre peut être l'occasion de traiter ce thème. En amont de cet atelier, les élèves travaillent sur le bilan des pertes humaines en France mais aussi dans les autres pays belligérants. La question de savoir combien d'hommes de leur commune sont morts à la guerre donne du sens à l'étude du monument aux morts, de sa réalisation et des informations qu'il nous apporte.

Ainsi, plusieurs pistes peuvent être suivies pour approfondir l'étude de la Première Guerre mondiale en primaire :

  • visite et recherches à partir du monument aux morts de la commune
  • consultation de diverses archives (site internet « Mémoire des hommes » ; registres matricules aux Archives départementales)

Le croisement de ces sources est essentiel pour se faire une idée plus précise des combattants dont le seul nom inscrit sur le monument aux morts ne donne que peu de renseignements. Il n'y a pas forcément concordance entre les listes. Cette méthode peut conduire à relever des contradictions ou des erreurs ou même des oublis pour des hommes non inscrits sur le monument parce qu'ils décèdent peu de temps après, des suites de leurs blessures, ou parce que leur famille n'a jamais demandé qu'ils figurent sur le monument. Enfin, il existe un certain nombre de soldats qui n'ont pas été identifiés, ayant été portés disparus mais jamais reconnus morts aux combat.

La recherche s'articule en plusieurs temps. Elle peut se faire dans la classe, en autonomie, ou avec l'aide du service éducatif des Archives départementales de la Gironde.


La visite au monument aux morts de la commune

Il n'est pratiquement aucun village de France qui n'ait édifié son monument aux morts de la Grande Guerre : ceci vient en partie de la loi du 25 octobre 1919 sur « La commémoration et la glorification des morts pour la France » et du principe posé d'une subvention d'aide de l’État aux communes pour l'érection des monuments. D'autres textes législatifs viennent compléter le rôle de chacun (État, communes, associations d'anciens combattants, artistes, sculpteurs) dans la conception, la réalisation et l'érection du monument communal.

Activités des élèves :

  • Classes en autonomie avec leur enseignant.
  • Localiser l'emplacement du monument aux morts dans la commune : près de la mairie, de l'église ...
  • Observer et faire l'inventaire de tous les éléments qui composent le monument aux morts.
  • Compléter la fiche descriptive (cf. document 1 ci-joint) : elle renvoie à la typologie où on peut ranger ce monument et donne des informations pour en comprendre les symboles.
  • Relever sur le monuments aux morts, un ou plusieurs noms de soldats morts pour la France lors du premier conflit mondial.

Consultation et recherche sur le site internet « Mémoire des hommes »

Après la visite au monument aux morts, des recherches s'avèrent nécessaires pour permettre d'en apprendre un peu plus sur les soldats.

  • Qui étaient-ils ?
  • Où ont-ils combattu ?
  • Quelle place tenaient-ils dans le village avant la Guerre ?
  • Quelle famille ont-ils laissée après leur mort ?


Une première recherche peut s'effectuer sur le site Internet Mémoire des hommes. Plus de 1,3 million de militaires décédés au cours de la Grande Guerre et ayant obtenu la mention "Mort pour la France" figurent sur la base de données du site. Il est possible de retrouver la fiche du soldat avec les noms relevés sur le monument.

Activités des élèves :

  • En autonomie en utilisant les TICE
  • En recherchant sur le site, l'élève va pouvoir trouver la fiche du soldat dont il aura relevé le nom.

À partir de la fiche du soldat , l'élève pourra :

  • retrouver l'état civil et le lieu de décès du soldat.
  • relever la date de naissance qui permet de calculer la classe du soldat : c'est à dire l'année de son recrutement militaire (date de naissance + 20 ans).

Consultation et recherches sur le site des Archives départementales de la Gironde

Les registres matricules

Après un recensement effectué dans les mairies et un passage devant le conseil de révision (chargé de déceler une éventuelle inaptitude au service militaire) les conscrits se présentaient devant l’un des bureaux de recensement du ministère de la Guerre et se voyaient attribuer un matricule signifiant leur incorporation dans l’armée. La fiche matricule rédigée à cette occasion et complétée tout au long de la carrière militaire du soldat constitue un document de suivi individuel particulièrement riche.

Les registres matricules (qui recueillent chacun 500 fiches matricules environ) du département de la Gironde de 1867 à 1921 sont numérisés. Il existait dans le département deux bureaux de recrutement l'un à Bordeaux l'autre à Libourne. L'ensemble des fiches matricules a été indexé, permettant une recherche par nom. Accéder au formulaire Registres matricules du recensement militaire (1867-1921).

 

Activités des élèves :

L'enseignant peut mener cette nouvelle recherche en autonomie avec sa classe (en utilisant les TICE) ou à l'occasion d'un atelier mené avec l'aide du service éducatif des Archives départementales de la Gironde. Dans ce cas, il doit prendre contact avec ce service.

D'autres recherches sont possibles aux Archives départementales de la Gironde.

Une troisième source peut être étudiée par les élèves. Il s'agit d'un autre document officiel émanant de la préfecture. Par une circulaire du 16 juillet 1919, le préfet, en réponse aux instructions du ministre de l'Intérieur, a procédé à une enquête auprès de tous les maires de la Gironde pour recenser tous les combattants décédés. Tous les résultats des enquêtes statistiques se trouvent dans un dossier coté 2 R 43. Ce dossier particulier est consultable en salle de lecture des Archives départementales de la Gironde.
On possède ainsi une liste nominative des soldats tués ou disparus classés par profession pour chaque commune. Mais cette liste, en 1919, n'est pas définitive. Car à cette date toutes les informations n'avaient pas pu être collectées. En la comparant à la liste des noms gravés sur le monument aux morts ou inscrits dans les registres communaux de décès, on constate parfois des différences.

Une quatrième source est à consulter pour retracer l'historique, les étapes de l'érection des monuments aux morts (mentalités, étapes de réalisations, financement). Ces documents, essentiellement composés de la correspondance entre le préfet, le sous-préfet et les autorités municipales, sont conservés dans la sous-série 2 O qui regroupe tous les documents issus de la tutelle du préfet sur les communes, jusqu'en 1940.

Dans ces liasses, on peut trouver des documents nous informant sur :

  • l'origine du terrain devant accueillir le monument,
  • le descriptif du monument, le montant du devis établi par le sculpteur, le statuaire ou l'entrepreneur,
  • les avis donnés par la commission départementale sur les monuments aux morts choisis par les communes,
  • les solutions de financement du monument.

On peut compléter cette étude assez détaillée par la lecture de la loi du 25 octobre 1919 pour la glorification des Morts pour la France qui permet de comprendre les décisions des conseils municipaux.

Sur le site Internet archives.gironde.fr, il est possible de trouver également des cartes postales sur lesquelles figurent les monuments aux morts. Il n'est pas rare de trouver une carte postale du monument aux morts parmi les cartes postales classées par nom de communes. On peut compléter cette recherche d'images des monuments aux morts en se rendant sur le site MémorialGenWeb.

Les élèves comprendront pourquoi le 11 novembre est un jour férié. Au terme de cette étude, ils devraient être capables de resituer dans son contexte historique et local le monument aux morts de leur commune, de disposer de clés, à travers la vie et la carrière de quelques combattants "Morts pour la France", pour mieux comprendre la violence qu'a engendrée la Première Guerre mondiale.