Concours de la Flamme de l'égalité
Le concours national "La Flamme de l’égalité" propose aux enseignants du primaire et du secondaire de mener une réflexion avec leurs élèves sur l'histoire des traites et des captures, sur la vie des esclaves et les luttes pour l'abolition, sur leurs survivances, leurs effets et leurs héritages contemporains. Leurs travaux aboutissent à une production collective dont la mise en forme finale est libre : récit, documentaire audiovisuel, projet artistique, numérique, etc. Enfin, ce concours aspire à conforter la construction d'une mémoire collective autour de valeurs partagées, afin d'étayer le sentiment d’une appartenance commune et d’enrichir la mémoire nationale.
Dans ce cadre, la Fab'EAC propose aux élèves, un travail d'historien à partir de quelques documents d'archives extraits des fonds conservés aux Archives départementales de la Gironde. Cette sélection de sources met en lumière le recours à la traite et à l'esclavage comme étant un indispensable au système économique colonialiste du XVIIIe siècle. L'analyse de ces documents a pour vocation d'initier les scolaires au questionnement, d'exercer leur esprit critique et de développer leurs connaissances historiques.
Les documents proposés sont les suivants :
- Esclaves contre poudre à canon, 19 juillet 1765 (6 B 1529). Déclaration du capitaine Barolet, commandant le navire négrier le Triumvirat, au sujet des pertes financières de son expédition.
- Révolte et suicide d’esclaves à bord d’un navire négrier, 14 avril 1791 (C 4280). Parère ou consultation juridique de la chambre de commerce de Bordeaux relative à une question d’assurance sur la cargaison d’un navire négrier.
- Réclamation des colons de la Martinique en faveur de la traite négrière, 30 novembre 1720 (C 4302, folios 4 et 5). Mémoire de MM. De Feuquières et Bonard transmis aux directeurs de conseil de la chambre de commerce de Guyenne au sujet des difficultés de s’approvisionner en esclaves.
- Mémoire du sieur Jean Auger aux directeurs de la chambre de commerce de Guyenne, 23 février 1737 (C 4383, pièce 1). Les difficultés de la traite en raison de la rude concurrence anglaise.
- Extrait des registres du Conseil d’Etat, 21 mars 1768 (C 4383, pièce 26). A partir du milieu du XVIIIe siècle, on assiste à l’essor d’une politique d’encouragement de la traite. En raison du manque de moyens des compagnies, la traite avait été déclarée libre en 1725 dans plusieurs grands ports français, tels Le Havre, La Rochelle, Nantes ou Bordeaux. La Compagnie des Indes (créée en 1719) accorde aux armateurs particuliers le droit de faire la traite moyennant 10 livres par captif. Par intervention royale, les négociants et armateurs peuvent même être exemptés de cette taxe.
- Jugement rendu à propos d’une bande de Nègres marrons par la chambre criminelle du Conseil supérieur de la ville du Cap Français à Saint Domingue, 2 octobre 1777 (4 J 1227). Depuis 1674, les Antilles ne sont plus administrées par la Compagnie des Indes mais par le roi : un lieutenant général pour le roi et un intendant résident à Port-au-Prince, capitale de Saint Domingue et de toutes les Antilles françaises. Chaque île a en outre son gouverneur particulier. Un conseil souverain composé de notables et d’administrateurs se réunit une fois par mois. Sa fonction est de juger au criminel. Lors d’une procédure extraordinaire, le Conseil souverain du Cap rend à Fort-Dauphin un jugement des plus cruels concernant « la bande de Canga ».
- Le négoce bordelais contre l’abolition de la traite [1789] (BIB BR3997). Adresse aux députés de l’Assemblée nationale par les négociants de Bordeaux.
- Journal de Guyenne, mercredi 28 novembre 1787 (extrait) (BIB 4 L 1370). Mémoire sur les moyens d’améliorer la santé des esclaves transportés dans les cales des navires.
- L’illustration, samedi 21 octobre 1843 (BIB 4 L 1398_2). Article sur la traite et l’esclavage : un lent cheminement des Européens vers l’abolition.